Projet solidaire Octobre Rose à la Compassion

Décembre 2024 a vu aboutir un projet solidaire, pensé en octobre 2023, pour le plus grand plaisir de tous.

En effet, depuis plusieurs années, à l’initiative de Mme THIERRY, directrice de l’association Sainte Marie Saint Joseph, les trois EHPAD s’engagent à leur mesure dans la lutte contre le cancer du sein en s’investissant activement lors de la Reinette. Depuis trois ans, de nombreux employés participent à la course de marche à pied de 7km dont les bénéfices sont reversés à l’association EMMA. Et nous ne sommes pas peu fière de vous annoncer que sur les trois années de participation de l’association, nous avons déjà remporté à deux reprises le trophée de l’entreprise la plus investie pour cette cause.

De cet engouement et de ces élans de solidarités est né dans la tête d’une soignante de la Compassion l’envie de faire plus en 2024.

Ainsi elle a souhaité monter un projet solidaire d’une plus grande envergure afin de récolter des dons et de les offrir à une association ou un établissement qui s’occupe de femmes touchées par le cancer du sein.

Avec l’aide de Pauline LACAILLE, adjointe de direction de la Compassion, de Sarra ZAGHOUANI, infirmière coordinatrice et de Caroline THIERRY, elles ont pu réfléchir à qui offrir le don et ainsi contacter les personnes concernées. Leur choix s’est tourné vers le service de ‘’Soin de Support’’ du Centre Henri BECQUEREL de Rouen ; en particulier l’équipe de socio-esthéticiennes du centre, qui accompagne ces hommes et ces femmes durant cette période difficile.

Mais avant de les recevoir, il a fallu mettre en place un certain nombre de choses avec les résidents, les familles et les équipes de la Compassion.

Au programme :

  • Des ateliers créatifs pour confectionner des carnets, des porte-clés
  • Un atelier pâtisserie pour faire des sablés
  • Encourager les familles et employés à faire des dons de vêtements et accessoires
  • Contacter Mme VERHOEVEN du Centre Henri BECQUEREL pour qu’elle nous prête un buste de démonstration et de sensibilisation à l’autopalpation et qu’elle forme deux soignantes à cette manœuvre
  • Confectionner des affiches pour informer résidents, familles, équipes et personnes extérieures du projet d’une journée solidaire octobre rose

C’est donc lors de la semaine bleue, le jeudi 03 octobre qu’a eu lieu une journée toute particulière pour récolter des fonds. En effet, le temps d’une journée, le hall de la Compassion s’est transformé en magasin éphémère où été à vendre des vêtements d’occasions, les créations des résidents et où un stand de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, tenu par l’infirmière Justine, était en place.

De nombreux résidents, familles, employés et quelques personnes extérieures ont joué le jeu et sont venus à la fois se faire plaisir en achetant à bas pris de beaux vêtements et créations, mais aussi et surtout participer pour la bonne cause à ce projet.

Ainsi grâce aux ventes de cette journée pas comme les autres, à la générosité de la directrice de l’association et aux nombreux participants, une somme plus que convenable à été récolté. Les trois organisatrices, Ségolène (soignante au grand cœur), Amandine et Dorine (Accompagnantes Educatives et Sociales dévouées) espéraient sans trop y croire obtenir la somme de 1000 Euros ! Cependant c’est bien plus qu’elles ont eu en une journée.

Mais un peu de suspens, il faut lire cet article jusqu’au bout !

Après de multiples coups de téléphones, nous avons enfin pu organiser une rencontre avec deux socio-esthéticiennes du Centre Henri BECQUEREL afin qu’elles nous parlent de leur métier / vocation. Réuni tous ensemble mardi 10 décembre, résidents, soignants et équipe de direction, nous avons pu écouter leurs parcours, leur poser des questions et en apprendre plus sur ce beau métier.

En voici un petit résumé :

Le Centre Henri BECQUEREL accueille trois socio-esthéticiennes à temps partiel. Chacune a un parcours différent, mais elles sont toutes esthéticiennes diplômées et viennent bien souvent, en parallèle, du secteur sociale et/ou médico-social.

Pour devenir socio-esthéticiennes, elles ont dû étudier pendant un an dans une école à Tours afin d’être formées à l’esthétique dans des cadres bien spécifiques (médical, carcéral, personnes en situation de handicap, personnes âgées…) Durant cette année de formation elles ont eu des cours au CHU et beaucoup de périodes de stages.

Une fois diplômées, chacune choisi le secteur dans lequel elle souhaite évoluer et c’est ainsi que nos deux invités du jour ont décidé d’accueillir des personnes en parcours de soins, durant leur chimiothérapie et radiothérapie.

Elles ont dans un premier temps un rôle de conseillères concernant les effets secondaires de ces traitements invasifs lourds (chute des cheveux, protection des ongles, de la peau…). Mais au-delà des précieux conseils, elles aident leurs patientes à réaliser et accepter la nouvelle image d’elles-mêmes ; une image altérée avec laquelle il faut faire connaissance. Et pour cela, c’est lors des rendez-vous en cabine qu’elles aident les personnes à prendre soin d’elles, à parler de leur corps ; un corps malade, déformé, changé ; à parler du corps en général ; à avoir un autre regard sur l’image de soi. Cela passe par des échanges, de l’écoute, de la relaxation, des massages, beaucoup de massages, des soins du visage, du corps, dans le but d’une réappropriation de son propre corps.

En général, chaque socio-esthéticienne rencontre entre 2 et 4 fois leur patiente durant la globalité du parcours de soin qui peut durer 9 mois. C’est peu, mais mieux que rien ! Et durant ces rendez-vous elles leurs apprennent aussi des gestes de bien-être et de protection pour pouvoir les refaire en dehors du Centre.

Les socio-esthéticiennes ne travaillent pas seules, mais en étroite collaboration avec l’équipe pluridisciplinaire des soins de supports (psychologue, diététicien, kinésithérapeute, sophrologue…). Ainsi lors de leurs échanges avec les patientes, elles peuvent les rediriger vers les professionnels compétents afin que le parcours de soin soit le plus adapté possible aux besoins de chacun.

Cette rencontre d’une heure, riche en échanges s’est clôturée par la remise de notre don : un chèque d’un peu plus de 1300 Euros ! Et ce fut autant un honneur pour nous, équipe de la Compassion, les résidents et personnes présentes que pour nos deux invités de partager pour la première fois un après-midi comme celui-ci. Cet argent servira aux socio-esthéticiennes pour qu’elles puissent fournir à leurs patientes, des crèmes, foulards, bonnets, vernis, soutien-gorge adaptés… bref, vous l’aurez compris, tous les « à-côtés » indispensables qui ne sont malheureusement pas pris en charge ou pas dans leur entièreté par notre système de santé.

Un beau projet qui prend fin, mais qui laissera place, nous en sommes sur, à pleins d’autres tout aussi beaux et bienveillants.